Serge Babylas de Souza

Les experts nationaux déclinent l’offre du juge d’instruction

La polémique enfle autour de ce qu’il convient d’appeler désormais, l’affaire de la présumée tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi, un dossier qui n’en finit pas de faire des vagues. Et pour cause.

L’affaire vient de prendre une nouvelle tournure. En effet, contactés par le juge d’instruction en charge du dossier et recommandés par certains milieux internationaux avertis de leurs compétences, certains professeurs d’université commis pour vérifier le degré de toxicité des médicaments qui devraient être administrés pour « empoisonner » le président Boni Yayi viennent d’écrire au juge d’instruction pour décliner l’offre. En lui suggérant de saisir les laboratoires médicaux internationaux pour juger de la qualité des produits incriminés.

Qu’est-ce qui peut bien expliquer l’attitude de ces experts ? Difficile de répondre à cette question à l’heure actuelle. Mais ce qui est sûr, c’est qu’après cette épisode, d’autres suivront. Puisque que l’affaire, actuellement à l’instruction, n’a pas encore livré tous ses secrets. Comme le disent si bien nos voisins du Nigeria en de pareilles circonstances, «wait and see».


Vers une rémunération plus équitable dans le public

Le système de rémunération dans l’administration publique nationale est sujet à des insatisfactions, aussi bien du côté des travailleurs, du gouvernement que des partenaires techniques et financiers.

L’étude sur le système de rémunération dans la fonction publique nationale lancée le 19 juillet 2011 vise à promouvoir une meilleure allocation des ressources budgétaires. Elle se propose aussi «d’accroître l’équité dans la rémunération et à mettre en place un système qui permet de motiver les agents de l’Etat et de fixer certaines compétences dans la fonction publique». Dans une approche participative, cette étude conduite avec l’implication de toutes les parties prenantes, est assurée par le cabinet Afrique conseil et Africa label group sur financement du Royaume des Pays-Bas. L’état des lieux qui en résulte « révèle les dysfonctionnements relatifs à l’absence d’une gestion moderne des ressources humaines, à la mauvaise gouvernance du système et à l’insuffisance de la gestion prévisionnelle ». Toute chose qui ne manque pas de conséquence. Entre autres «la non maîtrise des effectifs des agents de l’Etat, l’évolution de la valeur du point d’indice souvent en retard sur celle de l’indice des prix à la consommation, le système de rémunération basé sur une grille indiciaire datant de 1985 et bâti à partir de niveaux de qualification dépassés, les primes et indemnités créées dans une anarchie et une opacité totales».

Quand on sait que de 2007 à 2011, le montant total des primes et indemnités payées est de 105.003.076.324 de francs CFA. Dans le même sillage, la masse salariale globale a progressé de 80,6 milliards en 2001 à 225,8 milliards de francs CFA  en 2010, soit une progression annuelle moyenne de 18%. Sur cette même période, le ratio masse salariale sur recettes fiscales est passé de 31,74% à 42,6%, dépassant ainsi le seuil de 35% fixé par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

Face à un tel tableau, force est de reconnaître l’inadéquation du système de rémunération en vigueur dans la fonction publique pour pourvoir à brève échéance à son amélioration. Dans l’intérêt et son environnement ne sont plus satisfaisants pour les des travailleurs, de l’employeur et des autres parties prenantes du système que sont la société civile, les collectivités locales, les partenaires techniques et financiers.


Dansons maintenant

Sous le parrainage du chorégraphe burkinabé Salia Sanou et en partenariat avec l’Institut français du Bénin, la Fondation Zinsou a procédé au lancement de la deuxième édition de son programme sur la danse contemporaine «Dansons maintenant », le 10 novembre 2012.

On s’en souvient, la première édition de cette manifestation, qui s’est déroulée autour du travail du célèbre photographe Antoine Tempré d’avril à juin 2011 à Cotonou au Bénin, a drainé plus de 110.000 visiteurs. La danse contemporaine a conquis le public béninois. Au cours d’une rencontre magique inattendue entre un art majeur peu connu et un public transporté par ce voyage chorégraphique. Découverte du corps, du mouvement et de l’espace, au-delà de notre vision académique du « beau ».

La Fondation Zinsou n’a pas vocation à présenter des spectacles d’arts vivants. Mais face à l’engouement du public, face à ce vif succès, il était fondamental de donner une place, de donner sa place à la danse contemporaine à Cotonou au Bénin.

Ainsi, du 10 novembre au 8 décembre, le public de Cotonou et ses environ pourra revisiter la danse contemporaine à travers des créations chorégraphiques d’exception sous-tendu par des ateliers projets pour amateurs, professionnels et les enfants.

L’institut français du Bénin affiche avec ce partenariat, une fervente volonté d’aller à la rencontre des artistes en les accompagnant dans leur création afin d’ »extraire » la danse contemporaine de l’anonymat de la rue pour la projeter sur la scène publique oubliant les diktats de la programmation festivalière professionnelle.

Proposant un des rares plateaux techniques professionnels du Bénin, l’Institut français du Bénin par cette collaboration avec la Fondation Zinsou, permet d’offrir aux danseurs et au public, des conditions optimales pour sublimer cette rencontre avec la danse contemporaine. Pour la circonstance, huit compagnies de danse africaines et européennes enchanteront les spectateurs en valorisant leurs imaginaires, libres de sentir et de définir ou redéfinir leurs émotions.

 

 


Les embouteillages, la bonne excuse pour le retard au travail

Chaque matin dans l’administration publique nationale, la liste des retardataires ne cesse d’accroître. Face aux mesures répressives visant à contrôler la ponctualité des travailleurs, un argument a été très vite trouvé : les embouteillages…

«Il faut tenir compte de son lieu de travail et quitter tôt le domicile. Ne pas le faire, c’est autant prétexter de l’embouteillage quand on va à un entretien de recrutement ou à un rendez-vous d’affaires». C’est le commentaire de Wenceslas Mahoussi, consultant formateur au sujet des supposés embouteillages qui justifieraient les nombreux retards dans l’administration nationale publique.

Tous les jours ouvrables, ils sont très nombreux, ces travailleurs qui prétextent des bouchons sur tel axe routier ou telle autre artère de la métropole économique, pour violer la règle de la ponctualité au poste. Dans un passé récent la persistance du phénomène a conduit à une série de mesures drastiques. Liste de présence, surveillance électronique, système biométrique, fermeture de portail… Sans grand succès hélas ! Veillant au grain, le génie béninois a su puiser au plus profond de ses méninges pour trouver la parade. Chaque fois, l’échappatoire prend ainsi le dessus. «J’étais dans un go slow» est devenu la potion magique pour justifier les retards au poste à Cotonou. Pourtant, la volonté politique au sommet de l’Etat n’a pas fait défaut. D’abord, c’est le président de la République lui-même qui a donné le top du contrôle de la ponctualité des agents au poste. En allant à l’improviste au début de son premier quinquennat dans certains services publics pour s’enquérir des conditions d’arrivée dans l’administration. A l’époque cela avait fait tache d’huile. Plus tard, un ministre de la République s’est illustré dans le même exercice, allant jusqu’à se pointer dans la cour de son ministère pour recueillir la liste des retardataires. Ces mesures qui ne durent jamais dans le temps, ont finalement laissé plus d’uns perplexes.

Les contrôles de routine et les mesures répressives, ne suffisent plus pour venir à bout des abonnés au retard dans l’administration publique. Le spectacle est quasiment le même tous les matins. «La horde de travailleurs qui se présentent au travail après 8 heures dépasse de très loin, ceux qui viennent à l’heure», se désole Joël Francis Kpadénou, jeune diplômé sans emploi. Pendant qu’on évoque une perte d’environ 73,2 milliard de francs CFA par an, à cause du retard et l’absentéisme, soit l’équivalent de 10.000 à 12.000 postes à plein temps.

Alors qu’au niveau du privé, la pagaille de la justification des retards par les embouteillages sur les axes routiers, n’a pas lieu. C’est dire donc qu’avec un peu plus de rigueur et d’intransigeance, le pari de la ponctualité pourrait être gagné au niveau de l »administration publique.


Et si on parlait du ‘sachet’ de la ménagère

Il y a une vingtaine d’années encore, nos mamans et nos sœurs allaient au marché avec un panier. Mais depuis quelque temps, la donne a changé. Crise économique oblige !

Au Bénin, la ménagère d’aujourd’hui n’a plus de panier. Elle se contente d’un sachet en plastic, tout simplement. Pour des raisons économiques et pratiques. Le sachet en plastique coûte entre 25 et 50 F CFA alors qu’il faut prévoir entre 500 et 2000 FCFA (entre 1 et 3 Euros environ) pour se doter d’un panier convenable. Par ailleurs, le panier est encombrant alors que le sachet en plastic moins encombrant est beaucoup plus commode, disponible partout.

C’est une injure que de parler du panier de la ménagère dans ce pays.Et cette réalité s’applique à la plupart des pays de l’espace UEMOA. Ainsi , le sachet en plastic est aujourd’hui l’expression consacrée la mieux partagée aussi bien chez nous au Bénin que dans la plupart des pays africains. Car, à défaut de panier, les Béninoises font leurs emplettes dans des  sachets. Mais l’envers du décor, c’est les nuisances et la pollution environnementale occasionnés par les sachets en plastic, difficilement recyclable. A telle enseigne que le retour du panier en raphia, en oseille ou autre matériau naturel est vivement souhaité dans un proche avenir.

 


Le panier de la ménagère est mal en point

Les indicateurs économiques ne sont pas si mauvais et les perspectives sont bonnes pour l’économie nationale, d’après les économistes. Mais pourtant, la mauvaise santé du panier de la ménagère continue par susciter des grincements de dents au sein de l’opinion publique nationale qui ne sait plus à quel saint se vouer pour sortir de l’impasse.

L’homme de la rue en a ras le bol des professions de foi et autres déclarations d’intention sur la bonne santé de l’économie nationale, en cette période de crise où il se bat au jour le jour pour survivre. Las d’attendre des jours meilleurs annoncés à cor et à cri depuis des lustres, sans succès. Hélas ! A telle enseigne que le citoyen lambda finit par se poser un certain nombre de questions por expliquer la cherté de la vie. Est-ces les opérateurs économiques qui refusent de pratiquer la vérité des prix par mauvaise foi ? Pourquoi la vie devient de plus en plus chère en dépit des mesures que prend le gouvernement à tour de bras pour renforcer le pouvoir d’achat de la population ? Ces questions, nombre de nos concitoyens se les posent et ont du mal à vivre la morosité économique de ces derniers temps. A l’approche de la fin de l’année.

Pour le commun des mortels, si des économistes rompus à la tâche n’arrivent pas à expliquer le phénomène, dont les contours sont si complexes, sont si flous… Et qui met à mal le panier de la ménagère, l’homme de la rue ne peut que se répandre en conjectures. Et vouer aux gémonies la fameuse affaire ICC services et tous les autres scandales politico financiers qui réduit sa part du gâteau national en une portion congrue. La fin de la galère n’est pas pour demain. Mais en attendant des jours meilleurs, les Béninois continuent par subir les conséquences de la conjoncture économique difficile tout en espérant que la solution magique viendra soulager leurs peines un beau jour. Et que le panier de la ménagère, se portera mieux. Mais pour l’instant, ils ne peuvent que s’en remettre à la providence. Autrement, le désespoir risque de gagner les cœurs !

 

 


Réconciliation du public avec le privé

L’économie béninoise, en chute libre, est devenue par la force des choses, la lanterne rouge de l’espace UEMOA. Pour la sortir de l’impasse et la rendre plus compétitive, une table ronde sur le dialogue public-privé est organisée pour jeter les bases d’un développement durable.

Pour la circonstance, les petits plats ont été mis dans les grands et les vieilles querelles entre l’administration publique et le secteur privé, rangées au placard. Les questions qui fâchent n’ont pas été occultées. Car, comme le dit si bien l’adage, le linge sale se lave en famille.

La croissance économique du Bénin, qui est de l’ordre de 3%, est une contre-performance dans l’espace UEMOA. Aussi, avec le dialogue public-privé, le gouvernement cherche à remédier à cette contre-performance. A travers une relance de l’économie nationale, avec le soutien des institutions financières sous-régionales et régionales.

La main sur le cœur, les responsables de la BOAD, de l’UEMOA, de la BAD et de la BCEAO promettent d’aider le Bénin à se relever économiquement. Ce qui n’empêche pas, le président du conseil national du patronat, de poser des préalables tels que la restauration de la confiance de l’Etat tenu au respect de ses engagements, la sécurisation de l’environnement des affaires, l’établissement d’un code des investissements beaucoup plus attractif et moderne, l’établissement d’une justice  beaucoup plu équitables…. et autres pour «instaurer le cadre permanent du dialogue public-privé qu’on pourrait appeler le comité paritaire du dialogue public-privé. Ce dernier sera doté d’un conseil d’administration paritaire de 11 membres dont 5 membres désignés par le conseil national du patronat, 5 membres par le gouvernement et un observateur représentant les partenaires techniques et financiers».

Le pouvoir en place ne trouve pas d’inconvénient à ces mesures. D’autant que «la table ronde a pour finalité la remise en cause d’un ancien ordre économique qui n’a fait que nous appauvrir jusqu’à présent. Inversons donc la tendance. Pour y parvenir, il nous faut acteurs du secteur public, acteurs du secteur privé national et international, communauté à la base et communauté internationale, relever de nombreux défis auxquels nous sommes confrontés», dixit le président Boni Yayi du Bénin.


Les mânes des ancêtres refusent la modernité

Les prêtres traditionnels, les chefs de cantons de la préfecture de la Kozah au Togo, portent à la connaissance des filles et fils du milieu les décisions qui ont récemment sanctionné, la réunion des garants des us et coutumes de la région. Explication.

Les ressortissants togolais originaires de la préfecture de la Kozah (nord du pays) savent dorénavant à quoi s’en tenir en matière d’obsèques et de funérailles. Pas de tapage, pas de cérémonies ruineuses. Surtout que les mânes des ancêtres veillent au grain. Et s’opposent au modernisme. Sans autre forme de procès. En interdisant formellement l’utilisation des radios cassettes, des minis chaînes hi-fi pour la sonorisation ; des gigot de mouton, des plats de salade belle-vue ; de riz parfumé, de pattes de bœufs et autres au cours des cérémonies. Les oracles sont formels. Les sages prennent donc sur eux d’interdire tout abattage de bœufs ou autres bêtes conformément aux règlements traditionnels. Les mânes des ancêtres ont voulu mettre fin aux excès de table et aux victuailles pantagruéliques déversés dans la région lors des funérailles. Pendant que les populations souffrent, il est diabolique que ceux qui se disent en haut de l’échelle sociale, continuent par sacrifier tout un cheptel de veaux, vaches et bœufs, pour les obsèques de leurs parents. « Seules, les personnes ayant atteint 70 ans, soit dix « wassi », avant leur mort ont droit à la danse traditionnelle « So ». Les cérémonies funéraires doivent se dérouler d’une manière purement traditionnelle. La sonorisation : radio cassettes, mini chaîne DVD, est formellement interdite. Le repas autorisé : pâte de mil ou de mais accompagné d’un poulet ou d’une pintade. Tout autre repas, usage de riz accompagné de gigot de bêtes… sont interdits lors des funérailles. Ainsi que les grandes séances de beuveries.  L’orpheline étant en deuil dans la case de ses parents, elle ne peut sortir pour être portée sur les épaules par les gendres. Tout abattage de bœufs ou autre animaux est strictement interdit par le chef de canton, conformément aux règlements traditionnels », a dit l’oracle. Dont acte !


Adébayor inspire des trafiquants

Le décor est saisissant ! Du cannabis dissimulé dans une peinture représentant l’international togolais Emmanuel Adébayor ! Le colis a été saisi par la police dans un centre de tri postal de Coventry, rapporte le Guardien, un journal britannique.

Le tableau en bois, d’une valeur marchande de 3000 £ et expédié depuis le Togo, était destiné à des habitants de la ville de Tottenham. Adébayor doit porter plainte contre X pour l’utilisation outrageuse et diffamante de son image. Et les limiers de la police britannique doivent traquer ces ingénieux trafiquants de drogue qui ont un faible pour le football et l’art africain. 


Va au champ si tu veux être ministre

Si tu veux être ministre, va au champ. Surprenant, n’est-ce ? Dans la réalité, c’est possible, au Bénin où la voie royale du pouvoir passe par l’amour de la terre.

L’actuel ministre des mines, Barthélémy Kassa a offert gracieusement à l’opinion publique nationale, bien avant sa nomination, une image inédite. Celle d’un homme ayant momentanément abandonné l’hémicycle à ses heures perdues pour se rendre dans un champ de mais dans le septentrion, son département d’origine. Un champ qu’il avait déclaré, lui appartenir devant les caméras. C’est vrai même si à ce propos, il y a à redire. La suite, on la connaît. A plusieurs centaines de kilomètres de Cotonou et dans ce champ de mais, l’homme avait donné un signal fort et retentissant doublé d’une invite adressée à des gens de son standing, députés et anciens ministres, à s’adonner aux travaux champêtres. L’opération est séduisante en elle-même et semblé avoir porté ses fruits.D’autant qu’en voulant imiter son patron qui a fait des hectares de coton dans son Tchaourou natal, l’ex-ministre Barthélémy Kassa a marqué des points. Et retrouvé le portefeuille ministériel qu’il avait entre temps perdu. Ne dit-on pas souvent que la fin justifie les moyens…