Une radio qui facilite la vie aux étudiants

Article : Une radio qui facilite la vie aux étudiants
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27 novembre 2012

Une radio qui facilite la vie aux étudiants

Les étudiants de l’université d’Abomey-Calavi sont soulagés par des initiatives qui réduisent le coût des études sur le campus.

« La construction des amphis n’est pas une affaire de 20 ou 30 millions, il faut des centaines de millions de francs Cfa », confie Abou Youssou, chef du service de gestion des emplois du temps et de la programmation des infrastructures pédagogiques à l’Université d’Abomey-Calavi. Aussi, face à l’insuffisance des ressources, l’équipe rectorale, pour garantir un meilleur cadre d’étude, a opté pour une autre dynamique : la retransmission des cours sur Radio Univers, la station de l’université pour permettre aux étudiants des filières à effectif pléthorique, de suivre les cours sans avoir accès à l’amphithéâtre.

Une initiative originale dont l’incidence financière est moindre, au regard des investissements à faire pour construire de nouveaux bâtiments. L’objectif de la nouvelle équipe rectorale,  en place depuis décembre 2011, est d’œuvrer constamment à l’amélioration des conditions d’études. En effet, à la rentrée 2011-2012, l’effectif des étudiants était évalué à 67 mille, et cette année, 80 mille étudiants sont attendus. L’effectif  va croissant tous les ans. C’est pour cela que les autorités en charge de l’Université d’Abomey-Calavi doivent réfléchir sur les voies et moyens d’améliorer les conditions d’études des étudiants. Cette initiative qui consiste à diffuser certains cours par la radio afin de permettre à aux étudiants de pouvoir les suivre dans de meilleures conditions, est une première selon le directeur de Radio Univers, Djamal Dine Tidjani. Qui précise que, l’équipement acquis pour la mise en œuvre de ce projet permettra de faire écouter la radio sur 60 kilomètres à la ronde. Pour le vice recteur de l’Uac, « la diffusion des cours sur Radio Univers permettra de suivre des cours à partir du jardin universitaire ou des habitations. Ce qui décongestionnerait un peu  les amphithéâtres à effectif pléthorique ».  Tout en réduisant les dépenses journalières des étudiants sur le campus.

D’ou vient cette initiative?

D’après le vise recteur « le projet part du constat que chaque année, il y a un flux d’étudiants qui vient à l’université et qu’on arrive plus à contenir. Le plus grand amphi que nous avons à l’université prend en tout mille places, et il n’y en a que trois. Alors que nous avons des effectifs de 3000 à 6000 étudiants par amphi et il faut que tout le monde fasse cours. Quand bien même l’effectif n’est jamais au complet, ceux qui arrivent dépassent 2000 et la plupart reste au dehors ». Cette difficulté fait que les étudiants végètent dans l’incertitude, chaque fois qu’ils partent de leur maison. « C’est une avancée puisque parfois, j’hésite à venir au cours puisque je viens des fois sans suivre les cours à cause du non accès à l’amphi alors que j’ai dépensé pour prendre de taxi moto et je dois aussi manger », dira Stéphanie étudiante en deuxième année des Sciences économiques. Faire les études à l’université n’est pas réservé à tout le monde. « Moi je n’ai pu continuer mes études universitaires parce que je n’ai pas de soutien. J’ai déjà trop souffert au secondaire », nous confie Francis, reconverti en vendeur de cartes de recharge. Pour Roberto, « lorsque j’étais en deuxième année de géographie, je viens au cours quand je veux. Puisque je viens parfois et soit c’est le professeur qui n’est pas là soit il n’y a pas de place pour suivre les cours. Si je dois perdre de l’argent chaque jour alors que je n’en trouve pas assez, je choisis ce qui m’arrange, mais je fais tout pour recopier les cours chez des camarades ».

Au cours de l’année estudiantine 2011-2012, les étudiants inscrits en première année des sciences juridiques avoisinent Sept mille. Ce qui pose d’abord un problème crucial en ce qui concerne le désengorgement de l’université d’Abomey-Calavi. C’est donc pour résoudre ces problèmes que l’équipe rectorale a pensé utile.  Mais il faut aussi souligner qu’au vu de cet effectif pléthorique, certains enseignants préfèrent recourir aux supports de cours.

Et c’est en cela que se justifie la vocation de ces professeurs commerçants  qui par la force des choses deviennent des concepteurs de fascicules. In fine les étudiants passent tout le temps de leur formation à s’abonner à l’éternel achat de ces supports de cours.

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Commentaires

Emile Bela
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Salut Babylys,
Excellent billet! J'ai été recemment et j'ai profité pour visiter l'université d'Abomey Calavie...Elle est vraiment vétuiste pour ce que j'ai vu...!

Merci aussi pour ton commentaire sur mon billet sur les élections au Ghana. Je viens de lire et ait apporté des éléments de reponses que tu pourras consulter.
Amitiés