Le retour du patronat béninois vers les fondamentaux

Article : Le retour du patronat béninois vers les fondamentaux
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21 novembre 2012

Le retour du patronat béninois vers les fondamentaux

L’enlisement du Conseil national du patronat béninois relève aujourd’hui du passé. Depuis quelques années, l’organisation patronale béninoise s’illustre dans des débats économiques du pays remettant ainsi l’entreprise au cœur des enjeux de développement. Un leadership gagnant somme toute.

« Pour un véritable développement de notre pays, beaucoup restent à faire au niveau de l’environnement économique qui doit être propice aux affaires. Si l’on convient que les entreprises sont créatrices de richesses et génératrices d’emplois, on comprend qu’il faille promouvoir les meilleures conditions de vie et de survie aux entreprises ». Son franc-parler et sa manie à vouloir toujours bouger les lignes de l’immobilisme sont, à n’en point douter d’un secours inextricable pour l’entreprise au Bénin. Depuis qu’il a pris les rênes du Conseil national du Patronat, en décembre 2006, Sébastien Ajavon s’emploie avec beaucoup de foi et de leadership à redorer le blason de cette structure longtemps affectée par un déficit de visibilité. Alors qu’il était censé représenter le creuset idéal de réflexion et une force de propositions pour le développement du secteur privé, le CNPB s’est longtemps mué dans une léthargie qui a, de fait, conféré à la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, le rôle de principal animateur de la vie économique du pays et l’unique interlocuteur des opérateurs économiques au Bénin. Mais aujourd’hui, la tendance semble s’inverser même s’il est encore trop tôt d’affirmer que le patronat a complètement recouvré ses vrais attributs.

En réalité, le CNPB a pour vocation de développer  l’activité entrepreneuriale et de promouvoir les relations saines et équilibrées avec les partenaires sociaux et les pouvoirs publics, en œuvrant à l’amélioration de l’environnement de l’entreprise par des actions de plaidoyer et de participation efficiente à l’élaboration et au suivi des politiques économiques et sociales. Cette vocation a inspiré cette vision de « constituer un creuset d’entreprises représentatif au sein duquel se renforce et se développe la confiance mutuelle entre les membres par l’incitation au travail en réseau (local, national, régional, international) et la mise en œuvre de solutions appropriées pour relever les défis qu’appelle une économie nationale dynamique et prospère. ».

Les défis qui sont aujourd’hui ceux des entreprises béninoises, dans un contexte d’ouverture brutale des marchés exigent donc que les acteurs du secteur privé resserrent les rangs pour mieux peser dans les actions de lobbying pour améliorer le climat des affaires et les rendre par ricochet plus compétitives. Du coup, le nouveau credo du Conseil national du patronat se décline en cette volonté de créer les conditions les plus favorables pour préparer l’avenir, d’animer le débat sur de nombreux enjeux économiques et sociaux. En un mot : « Un mouvement au service des entreprises, un partenaire privilégié des décideurs et des pouvoirs publics, un partenaire essentiel du dialogue social ».

« L’administration béninoise est lente, lourde, dotée de procédures compliquées, bref, nous ne sommes pas face à une administration de développement qui peut accompagner », a l’habitude de marteler Sébastien Ajavon. Le combat que mène aujourd’hui le patronat tourne autour de la reconnaissance de l’entreprise comme moteur de la croissance et levier essentiel du développement. Aussi, s’illustre-t-il, aujourd’hui plus que par le passé, dans le débat sur la problématique de la fiscalité de développement, du changement des mentalités ainsi que celle relative à une gouvernance favorable à l’éclosion d’un secteur privé dynamique et compétitif. En tant que membre du groupe de travail du secteur privé sur la fiscalité, le CNPB s’emploie aux côtés d’autres acteurs à conscientiser les pouvoirs publics sur la nécessité de placer l’entreprise au cœur de la politique budgétaire de l’Etat. Et lorsque le patronat évoque la gouvernance, il n’occulte pas la remise en question des entreprises elles-mêmes. « Le management et la gouvernance de l’entreprise sont avant tout une question d’organisation et de participation du personnel à la réalisation des objectifs. Il faut coordonner une gestion des hommes, de la finance, des investissements et des matériels vers la réalisation des objectifs fixés et connus de tous ». Lentement mais sûrement le Conseil national du patronat du Bénin renoue avec les fondamentaux d’une organisation patronale, à travers un leadership efficace et un réseau relationnel qui porte aujourd’hui mieux l’organisation dans la communauté des affaires en Afrique et dans le monde.

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