Benafrique, solution mi-figue mi-raisin pour le transport urbain

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Benafrique, solution mi-figue mi-raisin pour le transport urbain

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Des passagers entrant dans un bus Benafrique à Cotonou

Le trafic à moindre coût des populations est désormais facilité dans la capitale économique du Bénin avec l’effectivité du transport en commun.

L’horloge indique neuf heures locales. Nous sommes à Bidossèssi, dans la commune d’Abomey – Calavi. Au point habituel, un bus en stationnement. Quinze minutes plus tard, le départ est pris pour Cotonou, avec trois passagers à bord du véhicule. Quelques dizaines de mètres après, la première escale où deux autres passagers rejoignent l’équipe. Au niveau de l’Université d’Abomey – Calavi, à notre étonnement. A peine le bus arrêté, une quarantaine d’étudiants attendant impatiemment se bousculent pour se trouver une place, assis ou debout. Direction Dantokpa, avec la soixantaine de passagers. Trois cent à quatre cent mètres plus loin, une nouvelle escale pour ne prendre qu’un seul voyageur. Malgré l’ambiance mesurée dans le bus, seul le souci de la destination se lisait presque sur tous les visages. Le bus, lui, d’arrêt en arrêt, continue de rouler. Ce qui n’égaye point, puisque tous déplorent la lenteur du trajet. Car c’est après quarante cinq minutes de route que le bus arrive à destination.

Un trajet fatiguant

« Nous faisions souvent trois, quatre ou cinq au plus dans le bus dès les débuts. Aujourd’hui, nous nous agglutinons dedans alors que le nombre de places assises est limité », annonce un passager du bus. C’est la preuve que la population commence par s’y intéresser de plus en plus, comme l’explique un des contrôleurs d’un bus Benafrique. En explorant tous les axes reliés par Benafrique, les lignes Abomey-Calavi – Dantokpa d’une part et Ekpè – Dantokpa d’autre part restent des plus intéressées, comparées aux trois autres tronçons. L’arrivée tardive des bus notamment ceux devant desservir Ekpè est souvent source de désolation pour de nombreux passagers. « J’attends le bus depuis plus de quarante cinq minutes », se lamente Romain à bout de souffle. Approché, un contrôleur visiblement dépassé par les plaintes tente de s’expliquer : « les bus qui font l’axe Ekpè – Dantokpa accusent quelques fois des retards à cause du poste de péage de la localité. Aussi, en cas d’embouteillage, les bus mettent- ils beaucoup plus de temps  pour atteindre leur destination. Conséquence directe de cette situation : les populations préfèrent les minibus à ce nouveau mode de transport, bien qu’il soit soulageant compte tenu de son tarif. Selon une habituée du bus, le temps n’est pas gagné en le prenant. De l’Université d’Abomey – Calavi à Dantokpa, mis à part les escales prévues par les autorités, les descentes et les entrées sont fréquentes compte tenu de la destination de chacun des passagers. Ce qui fait que le temps du trajet est long. L’autre problème décrié est relatif aux axes PK14, Fidjrossè et Agla au regard de la non affluence. Selon des sources proches de la compagnie, les axes en question font plus ou moins cent cinquante passagers par jour contrairement au tronçon d’Abomey -Calavi, qui avoisine les cinq cent passagers. Néanmoins, selon les conducteurs habitués à cet axe, les gens s’intéressent de mieux en mieux, mais surtout dans la soirée.

Intérêt pour les passagers

S’il est vrai que la durée du trajet, les réticences dans le rang des voyageurs justifient le moindre coût de transport pratiqué par Benafrique par rapport aux autres modes de transport. Au lieu de payer entre 250 et 500Fpour rallier Calavi et Dantokpa, ils préfèrent débourser 200F, surtout en cette période de cherté de la vie. L’autre atout est que le bus est plus sécurisant. De même, Marc, un des passagers de l’axe PK14, y voit un aller – retour continu. Car, révèle – t – il, « le seul fait de mener à chaque moment la ronde sans mettre assez de temps constitue déjà un avantage ». Pour la plupart des étudiants, ce nouveau moyen permet de ne plus avoir peur de rater les bus du campus et surtout que l’heure de démarrage des bus du campus ne coïncide pas toujours avec la sortie des cours. « Je préfère prendre les bus Benafrique que d’attendre celui du campus. Parfois je sors du cours et il faut rester à attendre pendant des heures », confie Ulrich, étudiant en Sociologie.Benafrique reste un transport qui soulage un tant soit peu les riverains de leurs axes. Ceux qui sont les plus intéressés sont les étudiants. A preuve, c’est surtout sur leur axe que les bus en direction de Dantokpa trouvent assez de passagers. L’autre axe reliant Dantokpa à Ekpè transporte non seulement des étudiants allant à Akpakpa, mais aussi les travailleurs des parcs de vente de véhicules d’occasion du port sec érigé dans ladite localité. Viennent ensuite les habitués du marché Dantokpa. En dépit des difficultés de début d’exploitation, les conducteurs et les percepteurs ne s’inquiètent guère sur l’espoir de trouver de plus en plus de clients puisque selon eux, les Béninois n’étaient aucunement habitués à ce genre de moyen de transport. Néanmoins, ils ne restent pas optimistes quant à une éventuelle fin de contrat les liant aux promoteurs, puisqu’il s’agit d’une structure privée qui voudrait élever son chiffre d’affaires au quotidien.

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