Au cabaret

Article : Au cabaret
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13 octobre 2012

Au cabaret

un cabaret de tchoucoutou dans le nord Bénin
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un cabaret de tchoucoutou dans le nord Bénin

Dans le nord Bénin, le tchoucoutou, bière locale à base de mil, est commercialisée dans des cabarets où les vendeuses rivalisent de convivialité et d’ingéniosité pour attirer les amateurs de ce breuvage fermenté très apprécié des consommateurs.

Les cabarets sont des constructions sommaires en banco ou en terre de barre de forme  circulaire,  coiffées d’une toiture en paille, dont l’architecture rappelle celle des tatas somba.  La consommation du tchoucoutou obéit à tout un rituel. Le client qui entre dans un cabaret, après les salutations d’usage, s’installe et demande à goûter à la boisson, d’abord. Avant d’en acheter. Car, ce n’est qu’après cette sacro sainte séance de dégustation qu’il pourra décider de prolonger son séjour pour étancher sa soif, ou poursuivre son chemin ailleurs à la recherche d’une boisson meilleure. A telle enseigne qu’il ne viendrait à l’idée de personne de vous en vouloir pour avoir déguster du tchoucoutou sans en acheter. Si bien que, même sans argent, certains consommateurs peuvent se permettre déambuler d’un cabaret à l’autre pour étancher leur soif. Ici comme ailleurs, le client est roi. Et à droit à bien des égards, à ce titre. Ce qui évidemment, laisse la porte ouverte à quelques dérapages, sans grande méchancetté.

Ainsi, il n’est pas rare de voir des clients esseulés débarquer dans les cabarets, goûter la boisson sans en acheter. Nourrissant l’espoir de l’arrivée d’une âme charitable qui leur offrira à boire. Au nom de la sacro-sainte solidarité des amateurs de tchoucoutou. Si après une longue attente, il ne trouve aucun bienfaiteur, il quitte ce cabaret pour aller chercher fortune ailleurs, où, après la séance de dégustation, il commence par ronger son frein, dans l’attente de l’hypothétique tournée générale offerte par solidarité par des clients généreux de temps à autre dans les cabarets, pour créer l’ambiance.

Il suffit de se rendre dans deux ou trois cabarets dans un village, pour s’informer sur l’actualité locale. Car après quelques calebasses de tchoucoutou, les contacts se créent facilement, les langues se délient, et beaucoup d’informations circulent en vrac. A charge pour le consommateur averti de faire son tri et procéder aux recoupements nécessaires pour avoir le pouls du village.

Haut lieu de rencontre, des idylles se nouent et se dénouent également dans les cabarets, qui connaissent la grande affluence les jours de marché.

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