Ana : une nouvelle voix pour l’Afrique

16 mars 2015

Ana : une nouvelle voix pour l’Afrique

Une page importante de l’histoire africaine s’écrit au pays de Nelson Mandela. A travers la mise en service d’une agence de presse, « the Africa News Agency (Ana) »qui ambitionne dorénavant, de donner la parole à l’Afrique pour raconter ses propres histoires, informer le reste du monde, de manière beaucoup plus équilibrée et responsable. Explications.

Ladislas Prosper Agbesi, PCA Agence Africaine de Presse (ANA)
Ladislas Prosper Agbesi, PCA Agence africaine de presse (Ana)

L’initiative de Cape Town est une première en Afrique et pourrait déboucher sur un nouvel ordre de l’information. Ce qui permettrait de corriger le déséquilibre observé jusque-là dans le traitement et la diffusion des informations sur l’Afrique. Autres avantages considérables, certains prismes déformants,  clichés et apriorismes qui ont la vie dure sans pourtant rendre compte des réalités africaines dans leur complexité, dans leur diversité, seront amoindris. Et pour cause.

Donner aux Africains la possibilité d’avoir désormais voix au chapitre, «pour raconter leurs vécus quotidiens, pour informer le reste du monde de ce qui marche bien et de ce qui ne va pas chez eux… », c’est ouvrir une nouvelle ère, c’est créer de nouvelles perspectives en matière d’information. Contrairement à la pratique en vigueur jusque-là où, de puissants groupes étrangers continuent par dicter leurs lois. Et, s’apitoyer au passage sur le sort de populations qui n’intéressent qu’à cause de leur extrême pauvreté, de leur misère abjecte, de leurs difficultés, pour le montrer de façon spectaculaire au monde entier. Comme ce fut récemment le cas lors du feuilleton Ebola, récemment,  hélas !

Avec la naissance de ce bébé, le visage du paysage médiatique africain changera…

« Les Africains pourront s’exprimer désormais, avec beaucoup d’autorité, de crédibilité et de responsabilité sur des sujets qui les concernent », à en croire Ladislas Prosper Agbesi, le président du Conseil d’administration de l’Ana. Mais pour en arriver là il aurait fallu mobiliser 11 milliards de dollars soit près de 20 milliards de francs Cfa dans une première opération de levée de fonds.

Par le passé, l’Agence sud-africaine de presse (Sapa) avait brillé par la vétusté de son équipement, l’obsolescence du matériel et la démotivation d’un personnel. Et c’est en cela que la nouvelle de la cessation d’activité de la Sapa le 31 mars 2015 prochain, est sans surprise pour tout observateur averti du pays arc-en-ciel.

Pour le président de l’Ana, Ladislas Prosper Agbesi, «cette opération constitue une première en ce sens que «les nouvelles provenant de l’Afrique sont dans la demande croissante d’informations globales et nous espérons tirer profit de cela ».
Quant à Chris Borain, cadre supérieur d’Ana, il estime que, c’est une occasion fantastique pour les Africains de donner des informations plutôt que d’en recevoir par des non-Africains avec des distorsions évidentes. Dorénavant, au lieu d’être abreuvés par des récits faits par des étrangers, nous raconterons notre histoire. »
Convaincu que, la mise en service de l’Ana offre aux Africains la possibilité de prendre leur place parmi les principales voix sur le continent dans un monde de plus en plus interconnecté, le président de l’Ana pense qu’avec la naissance de ce nouveau bébé, le visage du paysage médiatique africain changera.

L’Ana dont les activités ont officiellement démarré le 1er mars 2015, sera présente dans 15 pays africains avant juillet 2015. Ainsi, «pour la première fois nous disséminerons des nouvelles au sujet de notre continent de notre propre voix, interprétant nos propres informations pour le monde entier », dixit Ladislas Prosper Agbesi .

Quant à Borain, convaincu qu’au bout de la vieille que se tire la nouvelle, il compte tirer le meilleur parti «du service de qualité jamais égalé de la Sapa qui a su couvrir les quatre coins de l’Afrique du Sud en son temps et  l’expérience, le savoir-faire du personnel. Ce qui n’empêchera pas de recruter,  une équipe éditoriale expérimentée pour les besoins de la cause.

Étiquettes
Partagez

Commentaires