BENIN/GESTION DES DECHETS ELECTRONIQUES: 500 milliards pour relever le défi

Article : BENIN/GESTION DES DECHETS ELECTRONIQUES: 500 milliards pour relever le défi
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9 mai 2013

BENIN/GESTION DES DECHETS ELECTRONIQUES: 500 milliards pour relever le défi

Le Millenium institutes for local development (Mild-Ong) a publié en septembre 2012, un document détaillant son plan de gestion des déchets électriques et électroniques au Bénin. Cette toute première initiative sur le continent vise à épargner, les populations béninoises des risques et dangers liés à la mauvaise gestion des déchets toxiques électroniques.

Par déchets électriques et électroniques il faut entendre « tout déchet d’un produit ou d’un équipement fonctionnant grâce à du courant électrique ou des charges ou des champs électromagnétiques, c’est-à-dire tous les équipements fonctionnant avec une prise électrique, une pile ou un accumulateur ainsi que leurs composants ». Sous ce vocable, on regroupe les appareils tels que les produits blancs ou appareils électroménagers ; les produits bruns ou appareils audiovisuels ; les produits gris qui comprennent les équipements informatiques et bureautiques ; les produits ou matériels d’éclairage ; les autres produits ou équipements électriques et électroniques à l’exception des gros outils industriels fixes. En effet, «  les ampoules électriques et les appareils électroniques contiennent des métaux lourds qui sont à la base de la production de l’énergie électrique que nous utilisons pour l’éclairage de nos maisons et nos rues, et pour faire fonctionner nos équipements électroniques », rapporte le « Manifeste pour la gestion écologiquement rationnelle  des déchets électriques et électroniques au Bénin et en Afrique

(Crédit photo:babylas serge de souza)
De vieux postes téléviseurs venus d’Europe stockés dans la cour d’une habitation

 », un document produit par Rogatien Biaou, expert et consultant international des questions environnementales.

À ce titre, ces déchets présentent des conséquences graves sur la santé humaine et méritent une attention et une gestion toute particulière. Par exemple, on sait que les ampoules incandescentes, néons ou fluorescentes contiennent du mercure. À fortes doses, le mercure affecte les reins et le foie. Aussi, les ondes émises, ajoutées au phénomène stroboscopique dû à la fréquence de 50 ou 60 hertz, selon les continents, abîment les yeux de façon irréversible. La situation que nous vivons au Bénin est donc très alarmante. Ces déchets jetés ça et là dans l’atmosphère dégradent nos terres, polluent l’atmosphère, appauvrissent les nappes phréatiques et parfois même, les matières premières se retrouvent dans nos assiettes par l’entremise des aliments que nous consommons.

                                      La santé n’a pas de prix    

Dans le Manifeste publié à l’occasion de la célébration du 10ème anniversaire  du Mild-Ong, le budget prévisionnel du programme décennal de la collecte, tri, stockage puis traitement des déchets électriques et électroniques sur toute l’étendue du territoire béninois  s’élève à 4 milliards 850 millions soit 485 millions de francs Cfa par an. Ce programme est reparti en trois phases. La première phase, de 2012 à 2015, consacrée aux communes à statut particulier est estimée à 500 millions de  francs  soit 770 000 Euros. Ce montant est repartis sur Cotonou, avec 200 millions de francs soit 310 000 Euros ; Porto-Novo avec 150 millions de francs soit 250 000 Euros et Parakou 150 millions de francs soit 250 000 euros. La deuxième phase du programme de 2015 à 2018 est axée sur les chefs-lieux  des départements qui ne sont pas des communes à statut particulier, y compris Abomey-Calavi. Son coût global est de 1,1 milliards de francs soit 2 millions Euros. Il est reparti comme suit : Abomey, Lokossa, Natitingou, Abomey-Calavi nécessitent 125 millions de francs soit 200 000 Euros, chacune. Djougou, Grand-Popo, Kandi, Kétou, Ouidah et Savè, tous les chefs-lieux non confirmés, s’élèvent à 100 millions de francs soit 170 000 Euros chacune. La troisième phase du programme qui prendra en compte les chefs lieux de communes qui ne sont ni chefs-lieux de communes à statut particulier, ni chefs-lieux de départements, soient 65 communes, y compris Godomey, est évaluée à 3 milliards 250 millions de francs, soit 5 millions 500.000  Euros,  à raison de 50 millions de francs par commune.  Vivement, que les fruits tiennent les promesses des fleurs dans cet ambitieux projet d’assainissement de l’environnement national, ô combien délabré!

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Commentaires

josianekouagheu
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Les États doivent mobiliser assez d'argent pour lutter contre les déchets toxiques qui affectent nos organes et nous amènent des maladies. En tout cas, je pense que le Bénin doit continuer dans cette lancée et que tous les autres pays doivent suivre. Beau billet...

babylasdesouza
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Merci ma sœur.En Afrique on vit d'espérance. Croisons donc les doigts pour que l'exemple soit suivi ailleurs pour le bien de nos populations qui ont déjà fort à faire avec la pauvreté et ses corollaires.