25 décembre 2012

Le Noël de la morosité

Au Bénin, la fête de Noël s’est déroulée dans une ambiance morose, conjoncture économique difficile oblige.

La ville n'a pas connu son animation des grands jours
La ville n’a pas connu son animation des grands jours

Au Bénin, toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête. Et les prétextes ne manquent pas pour se la couler douce et trinquer entre amis ou en famille, en souvenir du vaudou, de Mahomet, de Jésus, des mânes de nos ancêtres et tutti quanti. Sans trop se soucier du lendemain, souvent décrété « journée chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national »
Au regard des quelques rares noctambules rencontrés aux environ de 23 heures, devant des buvettes et bars qui habituellement faisaient régulièrement le plein, on est en droit de s’interroger sur ce qui se passe. Même les caletas étaient rares dans les ruelles des quartiers de la ville, alors que les années antérieures, ils créaient une ambiance festive par leurs chants et danses, des jours, avant la Noël.

« Rien ne se passe mon frère », m’explique mon voisin de table, volubile. Avant de poursuivre : « L’argent ne circule plus dans le pays comme avant, à cause de l’affaire Icc services, de la crise économique, de la guerre du Kpayo ». Aussi, les Béninois ne peuvent plus faire la fête comme par le passé, obligés de se serrer la ceinture. Dorénavant, on se contenta de gérer avec parcimonie les maigres ressources dont on dispose.

Changement de décor : dans ce bar populeux situé dans un quartier chaud de Cotonou, la main sur le cœur, un client se plaint :

« De trois à quatre grandes bouteilles de bière (66 centilitres) voirz plus, par tête qu’on pouvait boire entre amis au bon vieux temps, on est réduit aujourd’hui à une ou deux bouteilles de bière conjoncture (petite bouteille de 33 centilitres). Pour certains, l’unité de mesure est un ».

A cause de la crise, les habitudes des consommateurs changent : « Un ami vous invite dans un bar, vous prenez une et une seule bouteille petite bouteille et vous foutez le camp « … Mais jusqu’à quand ?
Approchés, des tenanciers de bars ont reconnu traverser une période difficile en ce moment. « C’est à croire que l’argent ne circule plus dans le pays ! » se plaignent-ils avec dépit, tout en espérant faire de bonnes affaires dans quelques jours, le 31 décembre, histoire d’arrondir les angles.

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